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Teorie si istorie literara
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Literatura si civilizatie medievala
Présentation
Martin Aurell, spécialiste de la parenté, de la chevalerie et de la noblesse au Moyen Age, propose dans ce nouvel essai une vision qui rompt définitivement avec beaucoup d’idées reçues sur l’idéologie de la croisade. Il éclaire ainsi l’un de ses versants peu discuté à ce jour, à savoir celui de l’opposition que la guerre au nom de Dieu a suscitée parmi les théologiens médiévaux. Cette recherche dont l’originalité n’a d’égal que sa subtilité et sa rigueur, dévoile au lecteur un Moyen Age du débat et de la discussion. A la manière d’Ernst Kantorowicz, Martin Aurell s’applique à étudier la complexité de la théologie politique médiévale de même que les ruptures et les tiraillements d’un christianisme socialement guerrier, mais qui s’efforce de rester fidèle à l’esprit néo-testamentaire. Le paradoxe de l’épée brandie ou remise au fourreau est suivi dans les recoins les moins connus des textes médiévaux dont les auteurs semblent connaître comme penseurs et comme individus les même tribulations de Pierre à Ghetsemani. Sans aller jusqu’à dire que l’ouvrage apporte des preuves en faveur de la tolérance religieuse médiévale, car le monde de l’Islam reste perçu comme un univers à convertir, à acculturer, à corriger, l’on découvre dans les filigranes des discours chrétiens, toujours présente, l’horreur de la guerre, celle du meurtre du sarrasin ou du juif. L’apport capital de l’Empire germanique sur ce plan est mis en valeur, mais également les contradictions entre les théologiens cisterciens, généralement connus par l’historiographie comme des promoteurs et prédicateurs de la croisade, l’image de Bernanrd de Clairvaux fulminant contre les infidèles cachant généralement celle d’Isaac de l’Etoile, resté pour sa part plus fidèle à l’esprit évangélique. Un grand livre, qui ouvre une brèche dans l'historiographie de la croisade et plus largement de la médiévistique. Un livre qui fera date.
Catalina Gîrbea
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